À l’issue de la saison, le joueur emblématique de l’US Argenton, François Pellerin, arrêtera sa carrière. La flamme reste là mais le corps dit stop.
J’ai commencé le rugby à l’âge de 5 ans. Et hormis deux ou trois années d’arrêt pendant mes études, j’ai toujours joué au rugby, explique François Pellerin, le solide deuxième ligne du pack argentonnais, passé aussi par le Racc et l’US La Châtre. Et pourtant, au mois d’août prochain, les crampons resteront remisés dans un sac pour la première fois depuis plus de trente ans. « Ça va être une catastrophe tellement le rugby va me manquer, je le sais. Mais je n’ai pas le choix. Mon corps dit stop, les lundis, j’ai mal partout », avoue-t-il.
« François est un monument du rugby argentonnais
» Mais si le rugby va manquer à François Pellerin, une autre chose est sûre, le garçon va aussi manquer au rugby indrien. Finies les grandes chevauchées ballon en main, les grosses percussions envoyant bouler les adversaires. Car François Pellerin, c’est avant tout une force de la nature. Et pas besoin de complément alimentaire ou de fonte pour développer force et carrure. Le garçon est paysan éleveur. À la tête de deux fermes et de plus de 300 têtes de bétail. Le colosse a de quoi s’occuper pour faire du muscle. « Et puis, pendant des années, j’ai fait du bois. J’adorais ça », ajoute-t-il. Une vie passée sur et dans les prés, donc. Et c’est sans doute loin d’être un hasard tant rugby et élevage sont proches, finalement. « Paysan, c’est un métier difficile, mais c’est une passion. Si tu ne t’investis pas à fond, tu es moins performant. C’est comme ça dans la vie active et c’est pareil au rugby sur le terrain. Mais j’ai eu de la chance d’avoir mon père avant moi et qu’il soit encore là pour me donner un coup de main », explique François Pellerin, reconnaissant et modeste
. Et ces valeurs de transmission et de partage, il les a chevillées au corps. « Il y a tant à dire sur ce garçon. On se connaît depuis tout petit. C’est un monument du rugby argentonnais. Et, en plus, c’est quelqu’un d’une bonté infinie. François, il a le cœur sur la main », explique Jean-Baptiste Raffin, son partenaire à Argenton mais aussi son entraîneur. « On va perdre un cadre. François a cette capacité à rassurer tout le monde, notamment les jeunes. À Argenton, il y aura un avant et un après François Pellerin », conclut ce dernier. Si l’histoire touche à sa fin, il reste néanmoins une belle page à écrire. « Ensemble, on a soulevé trois bouclards », se souvient Stéphane Batard, co-président de l’USA. À ces trois titres régionaux, François Pellerin en a depuis ajouté un quatrième. L’occasion lui est offerte, ce dimanche 8 mai, face à Lamotte, de conquérir un cinquième titre pour sa dernière année sur le pré en tant que joueur. Histoire de conclure en beauté une carrière en tout point exemplaire.
Argenton - Lamotte, finale 3e série, dimanche 8 mai, à 12 h 30, à Saint-Florent-sur-Cher.