AU NOM PERE, DU FILS ET DU BEAU FRERE

Le rugby est une histoire de famille. Des frères Spanghero à  la famille Dourthe, en passant par les frères Lafond, Brooke ou Underwood, nombreuses sont les dynasties ou fratries qui ont écrit l'histoire de ce sport, que ce soit au niveau international, national ou local.

A Argenton, on ne déroge pas cette tradition. Entre Jean-marie, poutre du club, le père; Jean-Baptiste Piget, le fils; et André, alias "Dédé", l'oncle et beau-frère, l'histoire de la famille Piget se confond ou presque, avec celle de l'US Argenton.

Amour du rugby

 Le club riverain de la Creuse fêtera ses 50 ans l'an prochain. Jean-Marie Piget, qui porte la double chasuble de joueur et de président, est au club depuis 1981, soit près de trente-cinq ans de bons et loyaux services. Même dévouement, ou presque, du côté de son beau-frère, André, licencié à l'US Argenton pendant près de vingt ans et qui après une petite parenthèse de dix ans- ou le vaillant 3e ligne s'est abonné au handball- est revenu au bercail, histoire de donner un coup de main au club en aidant les copains qui avaient gravi un étage superieur. Quant au fiston, il trouve, à 21 ans, une toute nouvelle dimension et apporte beaucoup à l'équipe, vérifiant le vieil adage selon lequel bon sang serai mentir. Une maxime qui s'applique aux Piget sur et en dehors du terrain, puisque s'ils sont partenaires sur la pelouse, ils sont aussi collègues dans la vie professionnelle. Jean-Marie est exploitant agricole, Jean-Baptiste étudiant en BTS agricole. Tous deux travaillent dans la polyculture et l'élevage laitier.

Au-dela de la solidarité familliale, les trois hommes sont unis par d'autres liens. Ils jouent tous les trois devant: Jean-Baptiste au talon, Jean-Marie au talon ou à la pile, voire 3e ligne. Quant à André, c'est un flanker qu'il excelle, même s'il ne rechigne pas à monter d'un cran pour venir officier en 2e latte. Pour autant, du fait qu'ils évoluent au même poste ou presque, rares sont les occasions ou la famille se retrouve au complet sur le pré. "C'est arrivé une fois , l'an passé, à Chateauneuf, et une autre fois cette saison", confie André. Et les occasions risquent de se rarifier plus encore dans les années à venir. Ils atteindront le cap fatidique des 45 ans cette annnée, ce qui signifie que leur avenir sportif ne leur appartient plus totalement. " Cest le médical qui décide. La décision de valider ou non le dossier sera entre les mains des instances régionales", explique Jean-Marie Piget. Pour autant, si cela peut signifier la fin d'une aventure sportive, l'aventure humaine  perdurera. Au-delà de leur passion pour le rugby,  et accessoirement l'agriculture, depuis plus d'un siècle, les trois hommes partagent aussi un territoire. "On est voisins. On habite tous les trois à Thenay." Et si la génération du père  et de l'oncle venait à tirer sa révérence, on les image mal quitter le club pour autant. Dans tous les cas de figures, le fils Jean-Baptiste sera là pour continuer à défendre les couleurs de l'US Argenton.