Buzançais Argenton
En début de saison, Philippe Bonneau portait les couleurs de Buzançais. Depuis la trêve, il joue désormais à Argenton, deux équipes qui se retrouvent aujourd'hui pour le match de demi-finale retour après la victoire d'Argenton à l'aller (23-15). C'est donc une saison un peu folle que vit Philippe Bonneau. Licencié à Buzançais depuis ses débuts dans le rugby voilà quinze ans, l'ailier a pourtant décidé de quitter le club à la trêve pour rejoindre Argenton. Une décision sportive, prise en accord avec son président, Guy Réavaille. « J'ai 44 ans et même si j'ai encore la forme, je sais qu'il ne me reste pas beaucoup de saisons à jouer. Je voulais en profiter au maximum. J'ai donc demandé à rejoindre Argenton pour retrouver du temps de jeu. Je suis un compétiteur et j'avais besoin de jouer », explique l'ancien pratiquant de horseball. Et s'il a quitté le club, il n'a pas fait une croix sur les quinze dernières années. « Buzançais, ça reste un peu mon club de cœur. J'y ai conservé des amis, même si je défends aujourd'hui les couleurs d'Argenton. » Une décision logique mais pas forcément simple à prendre non plus. Surtout quand on sait que l'on sera amené à recroiser ses anciens coéquipiers. « Les amis, c'est avant et après le match. Pendant 80 minutes, chacun fait le maximum pour son équipe. » Et le maximum, il l'a déjà fait lors de la première phase. Ce jour-là, Philippe Bonneau avait des fourmis dans les jambes. Sa grosse activité fut même récompensée par un bel essai. L'essai de la victoire pour Argenton qui s'imposait à Buzançais (20-25, en janvier)… Bis repetita, dimanche dernier, à l'occasion du match aller de la demi-finale. Ce coup-ci, c'est Argenton qui recevait. L'enjeu était d'importance, et le résultat encore à l'avantage d'Argenton (23-15), privant même ses hôtes du point de bonus défensif. Bonneau n'a pas marqué mais s'est proposé toutes les fois qu'il en a eu l'occasion. S'il était heureux de la victoire, il confiait aussi un pincement au cœur pour ses anciens partenaires. « Ça fait quand même bizarre de jouer contre eux. » Du plaisir, donc, mais pas d'effusion. Retour à la Tête-Noire Par respect pour ses amis, pour éviter tout triomphalisme avant l'heure aussi. « On n'est qu'à la mi-temps de cette double confrontation. Il reste encore un match à jouer et nous n'avons que huit points d'avance. » Bonneau appelle donc à la méfiance. Il redoute une réaction d'orgueil du club vert et blanc. Il sait de quoi il parle, il n'y a pas si longtemps encore, il en portait les couleurs. Réponse cet après-midi.
Buzançais - Argenton (15-23), ce dimanche, 15 h, stade de la Tête-Noire. Dans l'autre demi-finale, Déols (battu à l'aller 7-12) se rend à Salbris.